Axpo renonce à l’uranium en provenance de Maïak

Mi-novembre 2011, Axpo avait décidé de suspendre les livraisons d’uranium en provenance de l’installation de retraitement de Maïak jusqu’à ce que de nouvelles mesures permettent de clarifier les nuisances possibles de la production sur l’environnement.

Trois campagnes de mesures radiologiques ont été effectuées entre le printemps 2012 et le printemps 2013 par des scientifiques et des collaborateurs de différents laboratoires russes à la demande d’Axpo, sur le terrain qui entoure le complexe de retraitement de Maïak. D’après Axpo, des représentants d’organisations environnementales ont également participé aux mesures et ont envoyé les échantillons à un laboratoire de leur choix.

Axpo a indiqué dans un communiqué de presse que les résultats obtenus récemment ne mettaient pas explicitement en évidence un dépassement des valeurs limites environnementales en vigueur mais ne pouvaient complètement l’exclure non plus. Le conseil d’administration du groupe est donc arrivé à la conclusion que la suspension de l’approvisionnement d’uranium en provenance de Maïak, décidée en 2011, était justifiée et que les conditions qui auraient expliqué ce choix d’approvisionnement n’étaient pas réunies. Sur la base de cette conclusion, le groupe a décidé de mettre un terme aux livraisons. Cette décision ne sera reconsidérée que lorsque les exploitants de l’installation seront en mesure de prouver clairement que les conditions imposées par Axpo sont parfaitement remplies.

Accès interdit à un groupe d’experts

Axpo a expliqué que malgré des efforts intensifs, ni elle ni des organes officiels tels que l’Office fédéral de l’environnement (OFEN) n’avaient réussi à obtenir une autorisation d’accès à Maïak. Axpo envisage de poursuivre ses efforts et de soutenir techniquement les démarches de l’OFEN, qui souhaite passer par la voie diplomatique.

Gösgen se fournira auprès du Canada ou de l’Australie

La centrale nucléaire de Gösgen (KKG) a elle aussi décidé de revoir sa stratégie d’approvisionnement en combustible. Ainsi, la KKG souhaite en partie recourir à ses propres réserves, et par la suite acheter elle-même de l’uranium enrichi sur le marché. L’entreprise a étudié les différentes options d’approvisionnement en tenant compte des critères de la qualité du produit, de la sécurité d’approvisionnement, de l’impact environnemental, de la transparence de la chaine d’approvisionnement et de la rentabilité. Elle achètera ainsi dorénavant son uranium naturel soit auprès du Canada soit de l’Australie. Les différentes étapes de la fabrication (conversion, enrichissement, fabrication des pastilles, remplissage des crayons et montage des assemblages combustibles) seront effectuées dans des pays d’Europe de l’ouest. Le contrat conclu en juin 2013 avec le groupe français Areva SA concernant la fourniture de cinq chargements de combustible pour la période 2017-2021 a été renégocié en conséquence.