Autorisation du laboratoire souterrain de Bure dans la Meuse
Le gouvernement français a autorisé l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) à construire dans la commune de Bure, dans le sud-ouest du département de la Meuse, un laboratoire souterrain qui permettra de réaliser des études scientifiques et techniques sur l'aptitude de l'argile au stockage de déchets de haute activité et à vie longue.
L'Andra construira à cette fin deux puits de 500 m de profondeur et aménagera un système de galeries. La construction devrait être lancée dès cet automne, la mise en service du laboratoire étant prévue pour 2001. Le coût total du projet est évalué à 1,5 milliard de francs français. La surveillance de l'installation sera exercée par le préfet de la Meuse. L'autorisation est limitée au 31 décembre 2006 et ne pourra être prolongée que par un décret du Conseil d'Etat. L'emmagasinage de déchets radioactifs est expressément interdite.
Malgré les vives protestations de son propre parti des Verts, Dominique Voynet, ministre de l'environnement, a elle aussi signé le décret. Elle est parvenue à se persuader qu'avec un volume de déchets à vie longue qui atteindra presque 100'000 mètres cubes dans 20 ans, le pays ne peut pas vraiment rester les bras croisés. Elle a quand même obtenu que les études prennent explicitement en compte la réversibilité d'un éventuel stockage en profondeur.
L'autorisation d'un deuxième laboratoire souterrain dans le granit est en suspens. La transmutation et la transformation en déchets à vie courte, autre option de la gestion des déchets radioactifs en France, sont également à l'étude. Selon la loi de 1991, le Parlement décidera à partir de 2006 de l'option à suivre et de la construction éventuelle d'un dépôt définitif.
Source
P.B./C.P. d'après Enerpresse et Le Monde des 9 et 20 août 1999