Arrêt de centrales électriques en Allemagne
La société E.ON Energie a l'intention de découpler du réseau 4800 de ses 30'000 MW de puissance électrique installée.
L'opération devrait se dérouler en 2001 pour l'essentiel. La décision doit être placée dans le contexte des surcapacités actuelles sur les marchés de l'électricité libéralisés allemand et européen. Le surplus de l'offre faisait que les bénéfices réalisables sur le marché étaient souvent inférieurs aux coûts de production des diverses centrales électriques. RWE, qui provient de la fusion de RWE Energie et de VEW Energie, annonce de son côté, pour des motifs similaires, la mise hors service d'environ 5000 MW de capacités électriques d'ici à 2004. Energie Baden-Württemberg AG (EnBW) est elle aussi en train d'examiner la possibilité d'arrêts de centrales. L'entreprise n'entend toutefois pas fixer de programme détaillé. Elle a simplement indiqué qu'un arrêt anticipé de la centrale nucléaire d'Obrigheim était hors de question.
Dans ce contexte d'une réduction des capacités, E.ON Energie veut par contre, en accord avec la copropriétaire HEW, arrêter définitivement la centrale nucléaire de Stade, la plus petite de son parc électronucléaire. L'entreprise estime que du fait du net recul des recettes provenant des ventes d'électricité, cette tranche REP de 640 MW; qui est en service depuis 1972, a perdu sa rentabilité antérieure. Vient s'ajouter à cela une charge supplémentaire annuelle de 16 millions de DM pour le "centime hydraulique" prélevé en Basse-Saxe. L'arrêt de la centrale interviendrait en 2003, lorsque le combustible déjà fabriqué pour Stade sera épuisé. On procédera ensuite directement au démantèlement. Aucun déchet radioactif ne sera stocké pendant une longue durée sur le site. Comme le précise encore E.ON, sa décision n'a aucun rapport avec la convention qui a été conclue entre les électriciens et le gouvernement fédéral, convention qui, comme on le sait, va dans le sens d'une politique d'abandon du nucléaire.
Mülheim-Kärlich est la seule tranche nucléaire parmi les centrales électriques que RWE Power entend arrêter définitivement. Cette tranche REP de 1219 MW avait été mise officiellement en service en 1987 mais suite à une action en justice contre une autorisation de construction partielle, elle avait été découplée du réseau très rapidement et se trouve à l'arrêt depuis. RWE Power a l'intention de transférer sur d'autres centrales nucléaires les droits relatifs à la quantité d'énergie non produite à Mülheim-Kärlich, droits octroyés dans le cadre de la convention avec le gouvernement fédéral.
Source
P.B./C.P. d'après des communiqués de presse d'E.ON, de RWE et d'EnBW des 9, 10 et 11 octobre