Allemagne: le PDG d’EnBW invite au dialogue sur les durées de vie prolongées
Lors d’une interview accordée le 21 janvier au quotidien économique allemand «Handelsblatt», Hans-Peter Villis, PDG du groupe énergétique EnBW du Bade-Wurtemberg, a constaté que l’énergie nucléaire constituait la réponse juste à la menace de déficits d’approvisionnement et qu’une place devait lui être accordée à la longue dans l’approvisionnement en énergie.
Dans l'interview, Hans-Peter Villis a déclaré que suite au débat public sur la protection du climat, il était plus facile aujourd'hui de se prononcer en faveur de l'énergie nucléaire. Le fait que sans énergie nucléaire, un déficit d'approvisionnement énergétique menace l'Allemagne commence à faire lentement son chemin dans les esprits. L'abandon du nucléaire imposé en 2002 par le gouvernement rose-vert doit être repensé, a précisé Hans-Peter Villis, en ajoutant ce qui suit: «Nous ne sommes tout simplement pas en mesure de compenser à court terme la disparition de 17 centrales nucléaires.»
Le PDG d'EnBW a annoncé qu'il allait mener des entretiens approfondis avec la Chancelière fédérale Angela Merkel fin février/début mars. «Je plaiderai pour que nous menions un dialogue ouvert sur la prolongation des durées de fonctionnement des installations.» Son entreprise fera tout ce qui est en son pouvoir pour remplir les conditions préalables nécessaires à une prolongation de l'exploitation de la tranche nucléaire de Neckarwestheim 1 (Neckar 1, REP, 785 MW), installation qui, selon le «consensus atomique», devrait être découplée du réseau en 2010. «Nous allons investir cette années plusieurs dizaines de millions dans la sûreté», a déclaré Hans-Peter Villis. EnBW avait présenté le 21 décembre 2006 au ministère fédéral de l'environnement, de la protection de la nature et de la sûreté des récteurs (BMU) une demande de transfert de quantités restantes d'électricités pour Neckar 1. Le BMU n'a pas encore pris de décision sur cette demande.
En janvier 2007, la Banque fédérale allemande a publié l'étude «German Utilities - A New Look at New Entrants», étude qui parvient à la conclusion que l'Allemagne doit prolonger à 60 ans la durée de fonctionnement de ses centrales nucléaires si elle veut diminuer les émissions de CO2 et garantir en même temps l'approvisionnement futur en électricité.
Source
M.A./C.P. d’après une interview du 21 janvier 2008 dans la Handelsblatt
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