Accusation de négligence réfutée par HEW
La société d'électricité de Hambourg HEW (Hamburgische Electricitäts-Werke) récuse sous toutes ses formes l'accusation selon laquelle elle aurait, en tant que société de gestion de la centrale nucléaire allemande de Brunsbüttel (771 MW, REB), donné la directive interne de ne pas procéder à l'arrêt de la centrale pour inspection après l'incident du 14 décembre 2001.
Des médias allemands, le "Spiegel" en tête, ont avancé début mars qu'une telle directive avait été donnée parce que si la centrale était arrêtée, HEW aurait probablement dû mettre à disposition de l'électricité de remplacement aux prix maximaux pratiqués en hiver de "jusqu'à 80 millions d'euros".
Dans sa prise de position, HEW rappelle qu'en matière de décisions relevant de la sûreté, les directions des centrales nucléaires travaillent sans directives de la part des gestionnaires et des conseils d'administration. Le 14 décembre, immédiatement après la découverte d'une fuite de vapeur, la direction de la centrale de Brunsbüttel a réduit la puissance de l'installation à 50%, conformément aux procédures d'exploitation, et a informé le Centre d'exploitation et de gestion qu'une mise à l'arrêt pourrait intervenir. Ce centre a pour mission d'assurer l'approvisionnement. Par l'intermédiaire de Nordic Powerhouse, la société de négoce d'électricité qui travaille pour HEW, le centre a donc pris les dispositions nécessaires pour être prêt en cas de défection totale de la centrale. Il s'est révélé par la suite que la fuite de vapeur à Brunsbüttel concernait un système qui n'était pas important pour la sûreté. La direction de la centrale a donc pu renoncer à une mise à l'arrêt et Brunsbüttel a été ramenée à sa pleine puissance. Le traitement de l'incident a été conforme en tous points aux procédures. La seule nouveauté par rapport à des incidents antérieurs - et sur ce point la présentation du "Spiegel" reflète la réalité, remarque HEW avec ironie - est le recours à Nordic Powerhouse, cette entreprise n'existant que depuis novembre 2001.
Lors des investigations ultérieures sur l'incident, l'Association de contrôle technique TUeV Nord, compétente en la matière, est parvenue le 10 janvier 2002 à la conclusion que la poursuite du fonctionnement de la centrale n'avait effectivement posé aucun problème sous l'angle de la sûreté: selon la description de l'incident, une fuite s'est produite dans un tronçon de la tuyauterie d'aspersion du couvercle - tuyauterie qui n'est utilisée que pour accélérer la mise à l'arrêt avant une révision annuelle et qui, en exploitation en puissance, reste séparée du circuit du réacteur - et cette fuite a provoqué un relâchement d'eau résiduelle, et donc la formation de vapeur dans le confinement. Après une réduction de puissance, les dégâts ont été inspectés sur place le 18 février 2002 en présence de représentants de TUeV Nord. Ils se sont révélés plus sérieux que prévu: la conduite d'aspersion est endommagée sur 2 à 3 mètres de longueur. Ceci pourrait s'expliquer par une déflagration dans la tuyauterie d'hydrogène s'étant formé par radiolyse à partir de l'eau résiduelle. L'incident a été classé provisoirement au niveau 1 de l'Echelle internationale des événements nucléaires Ines.
HEW a pris immédiatement les mesures nécessaires pour réparer les dégâts et éviter à l'avenir de tels incidents. L'entreprise proteste donc aussi contre l'insinuation du ministère fédéral de l'environnement et de la sûreté des réacteurs qui a déclaré début mars que "les doutes quant à la fiabilité de l'exploitant étaient désormais entièrement écartés". En collaboration avec les autorités de la surveillance nucléaire, HEW analyse maintenant l'incident selon des critères purement objectifs, examine les exigences formulées et crée ainsi les conditions nécessaires pour une poursuite conforme et sûre de l'exploitation de l'installation.
Source
P.B./C.P. d'après des communiqués de presse de HEW des 4,5 et 6 mars et NucNet du 8 mars 2002