Le cycle du combustible
Le chemin parcouru par l’uranium, de la mine à la gestion du combustible usé, est un processus complexe désigné par le terme générique «cycle du combustible».

Dans un premier temps, l’uranium est obtenu à partir du minerai extrait dans les mines souterraines, dans les mines à ciel ouvert, ou en tant que produit secondaire de l’extraction d'autres substances. Le matériau uranifère issu de l’extraction est séparé des autres roches, puis isolé chimiquement de la roche d’accueil et purifié. Le produit ainsi obtenu est une poudre jaune, constituée à 90% d’un composé d’uranium et d’oxygène (oxyde d’uranium) et appelée «yellow cake» (gâteau jaune) en raison de son aspect.
La part d’uranium 235 présente dans ce concentré doit alors être augmentée pour que ce dernier puisse être utilisé comme combustible dans les réacteurs à eau légère tels que celui de Gösgen. Pour ce faire, le «yellow cake» est, dans un premier temps, converti en une substance qui peut s’évaporer facilement et se fractionner. Dans le cadre du processus d’enrichissement, les différents isotopes d’uranium sont séparés les uns des autres, et l’uranium 235 est concentré. Enfin, l’uranium enrichi est transformé en une autre matière à partir de laquelle on fabrique des pastilles de combustible. Les crayons combustibles utilisés dans les centrales nucléaires sont alors fabriqués à partir de ces pastilles.

Après environ cinq ans dans un réacteur et un nombre incalculable de réactions de fission nucléaire, les assemblages combustibles sont usés, et remplacés par des neufs. Il s'agit d'éléments fortement radioactifs. Une fois retirés, ils sont stockés dans une piscine de stockage présente sur le site de la centrale en vue de leur désactivation, avant d’être transportés jusqu’au dépôt intermédiaire central de Würenlingen, où ils resteront jusqu’à la mise en service d'un dépôt profond qui sera destiné aux déchets hautement radioactifs.
Le stockage de ces déchets dans une roche adaptée à plusieurs centaines de mètres de profondeur est fiable et sûr. L’objectif est de séparer les déchets de la biosphère jusqu’à ce qu’ils soient inoffensifs. La législation suisse prévoit le stockage en couches géologiques profondes pour tous les types de déchets. Durant quelques années, les assemblages combustibles usés ont été retraités afin d’en fabriquer de nouveaux à partir de matériaux déjà utilisés. Jusqu’en 2005, ce retraitement était réalisé à l'étranger, dans des conditions de sécurité très strictes. Depuis, il est interdit légalement et l’ensemble de nos déchets ont été retournés en Suisse.